« 18 janvier : Fragment d’aujourd’hui raconté en recette de cuisine »
Recette : Cavalière courbatue au deuxième degré – Durée : 2h environ
Ingrédients :
- 700 kilos de cheval alezan (dont environ 20 kilos de poils d’hiver)
- 58 kilos environ de cavalière mentant sur son véritable poids
- 75 kilos de moniteur pas trop mal luné mais tout de même exigeant
Ustensiles :
- Une étrille, un bouchon, un cure-pied, les grands classiques
- Une vieille selle en mousse (très) tassée avec un quartier décousu donc fendu en deux, des étriers mais sur des étrivières différentes parce que ce serait trop simple pour les régler sinon, une sangle
- Un filet qui tient la route heureusement
- Un tapis de selle taille grand poney, un amortisseur
- Une carrière au sol gelé sur l’extrémité
- Des barres d’obstacles
- Une cravache empruntée
Préparation :
– Laisser le centre équestre à une température assez froide pour que de la vapeur sorte des naseaux, des nez et des bouches.
– Prenez la cavalière, laissez là dans le box avec le cheval et les 4 premières lignes d’ustensiles. Vous obtiendrez en une vingtaine de minute un cheval sellé et prêt à être monté.
– Laissez reposer environ une demi-heure en attendant que la carrière dégèle. Il n’est pas impossible que le cheval en profite pour se taper une sieste ou que la cavalière aille papouiller d’autres chevaux en attendant. Ceci n’a pas incidence sur la suite de la recette.
– Aux alentours de 11h, déposez délicatement le cheval, la cavalière et le moniteur dans la carrière. Echauffez la cavalière en réveillant le cheval. Réchauffez le moniteur.
– Dans un premier temps, travaillez au trot enlevé (avec les étriers, donc), à chaque main en surveillant que le cheval conserve son impulsion, réviser les passages du trot au pas et surtout l’inverse.
– Ensuite, enlevez les étriers de la cavalière et imposez lui une bonne séance de tape-cul.
– Puis envoyez le moniteur installer des barres au sol et, sans rendre ses étriers à la cavalière, demandez lui de faire passer le cheval sur les barres au sol.
Si vous avez biens respectez les étapes précédentes, vous devriez obtenir en une demi-heure une cavalière qui a senti le sol s’approcher dangereusement une dizaine de fois minimum mais s’est systématiquement rattrapée in extremis en s’aidant, notamment, de ses mollets et des muscles de son dos. Et qui, donc, quelques heures plus tard, ne sentira plus ses reins et sentira beaucoup trop sa jambe droite et ses trapèzes. Accessoirement, elle aura sans doute mal au cul.
Les astuces du Chef :
– Pour être certain de réussir votre coup, prenez un cheval qui enchaîne les refus et les départs au galop dans la direction opposée à celle demandée et un moniteur à qui les encouragements écorchent les lèvres.
– Si vous choisissez de mettre du public autour de la carrière, même si celui-ci s’intéresse d’avantage à l’autre reprise, choisissez une cavalière ayant le sens de l’auto-dérision.
Note de bas de page :
– N’empèche que j’ai tenu en selle. Mal, mais j’ai tenu.
– Les autres réels à prise rapide : http://wp.me/P1Z7NW-ad
Anna Musarde a dit:
Sérieusement, un cheval pèse 700 kilos ? La vache, tu m’étonnes que ça te pète forcément la jambe quand il te tombe dessus !
Alizarine a dit:
En fait, un cheval de selle c’est plutôt dans les 500 kg, j’ai un peu exagéré le poids là je crois. Par contre, j’ai « rencontré » des percherons d’1200kg et c’est impressionnant bien que je ne les ai vu qu’à travers la porte du box. J’ai dû mener en longe une jument qui approchait sans doute la tonne aussi et on peut pas vraiment dire que c’était moi qui décidait du chemin…
Par contre, que le cheval te tombe sur la jambe, c’est pas fréquent comme accident. Enfin, il me semble.
Anna Musarde a dit:
Dans les romans genre moyen-âge ou fantasy moyenâgeuse, j’ai l’impression que ça n’arrête pas.
Alizarine a dit:
A mais l’équitation en littérature, c’est bien plus fougueux qu’en réalité ! Tomber de cheval, c’est facile. Faire tomber le cheval, c’est déjà moins simple. Le faire tomber sur soi, c’est pas impossible mais ça devient particulier. Je pense qu’on a davantage de risque de se casser une jambe en tombant (mal) de cheval qu’en tombant avec le cheval.
Bon, après, perso, je me suis jamais rien cassé.
Cécile -Une quadra a dit:
oh punaise que de souvenirs tu réactives là… je sens même les courbatures revenir.
Mais quelle horreur ces séances sans étriers…
Pour limiter les douleurs qui suivent, avant et pendant l’effort boire plein d’eau (je sais à cheval et sans étriers c’est pas pratique), après avoir laché le canasson récalcitrant et facétieux et le moniteur chaleureux, aspirine, beaucoup d’eau, d’infusion, de thé, de soupe et bain très chaud. En fait faut suer même après pour éliminer l’acide je sais plus quoi engrangé dans les muscles pendant l’effort et qui cause une bonne partie des courbatures.
Un jour faudra quand même qu’on m’explique pourquoi les moniteurs d’équitation ont tant de mal à féliciter et encourager leurs élèves.
Alizarine a dit:
En relisant mon texte on dirait que j’ai vécue une reprise horrible alors qu’en fait, j’en suis pas mécontente. J’ai tenu le coup malgré tout alors que les dernières fois sans étriers ça s’est fini avec du sable de carrière sous la culotte de cheval.
Boire après, je le fais. Pendant, c’est pas gérable. Bain, c’est rare mais douche bouillante. Enfin, d’habitude parce qu’hier, j’avais un truc l’après-midi alors j’ai bu un peu, pris une douche très rapide et mangé un bout puis je suis partie sans ma bouteille d’eau. Ajoute à ça 2 heures assise sur une mauvaise chaise et puis bon ben voilà quoi… Hihi
Sinon, mon ancienne mono elle me félicitait et m’encourageait et elle me manque.
Cécile - Une quadra a dit:
Ah mais c’est pas forcément horrible sur le moment, mais le lendemain tu découvres des muscles dans des coins insoupçonnés 😉 La pire de toute avait été une séance d’obstacle (juste les barre sur les croisillons mais quand même) sans étriers, 45 mn comme ça, à la descente je ne sentais plus mes jambes et j’avais une jument adorable qui ne faisait jamais un refus, pas une embardée ou un départ imprévue mais par contre c’était un véritable cheval à bascule croisé avec un tape-cul…
Pour les mono j’ai pas eu de bol je ne suis tombée que sur des bougons, râleurs voire même hurleurs, mais dans le lot il y en a eu 1 très bonne qui m’a énormément fait progresser, mais avec un caractère de bouledogue affamé.
Alizarine a dit:
Je pense qu’à l’obstacle, je tomberais, même avec barres basses. Ce cheval n’est pas un mauvais bougre mais plutôt un partisan du moindre effort donc comme il me sentait pas très à l’aise, il savait que je n’allais pas vraiment utiliser ma cravache, il en a profité.
Pour le progrès, c’est sûr qu’avec ce mono, c’est plus efficace. Avec l’ancienne, je pense que j’aurais tenté de négocier un truc genre « Je peux rechausser le temps de lui faire passer une fois sans refus puis je déchausse ensuite » et je pense qu’elle aurait accepté. Alors que là, j’ai même pas tenté de demander à repasser au pas le temps de souffler. Et je pense que je progresse davantage comme ça parce qu’il a fallu que je me débrouille pour rester en selle sans céder.