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La dernière fois que j’ai vu mon psy, c’était le 15 décembre.

Il m’a proposé un rendez-vous 4 semaines plus tard, selon le rythme qu’on a fixé ces derniers temps. Entre ses contraintes et les miennes, on n’a pas pu tomber d’accord. On a donc fixé un rendez-vous pour le 23 janvier. Dont je me suis suis rendu compte 4 jours avant qu’il ne collait pas avec mes heures sup’ de ce trimestre. Du coup, j’ai déplacé le rendez-vous. Le jour même parce qu’il était injoignable la semaine précédente. Il m’a proposé de reporter à hier, le 31 donc. Je trouvais que ça faisait long mais j’ai pas insisté parce qu’après tout, j’étais en tort, j’aurais dû percuter que je terminais une heure plus tard les lundi.

Hier, donc, je me rends, sous une pluie battante qui ressemble fort à de la neige fondue, à mon RDV, en téléphonant à ma mère. Quand je raccroche, à 2 pas du cabinet, je reçois une notification de mon répondeur. Légèrement souffrant, mon psy annule ses rendez-vous de fin de journée.

Retour à la case départ, je tweete « J’ai envie a. de pleurer b. de hurler c. de m’empifrer de chocolat (Par de mention inutile) », je rentre, me retrouve à bouder sur mon canapé en pantalon de pyjama parce que j’ai trempé mon dernier pantalon propre. J’étais frustrée, j’avais besoin de ce rendez-vous et j’étais en colère contre mon psy qui me lâchait comme ça. Merde, c’est son boulot de prendre soin de moi jusqu’à ce que j’arrive à le faire seule.

Ce matin, je le rappelle pour une rendez-vous et il me propose… le 24 février.

« – Euh… Oui je suis libre mais ça fait loin quand même.

– J’ai quelques congés entre temps.

– Bon, ben… euh… Ben ok, hein.

– Très bien, à bientôt.

– Euh, « bientôt »… Mais enfin, oui, au 24. »

J’ai dit que ça faisait loin, j’ai marqué par mon intonation, mais « euh », mais « mouais » que je n’étais pas satisfaite. Il est psy, il a forcément compris que ça ne m’allait pas et il n’a pas proposé d’autre date.

Et là, maintenant, j’ai 8 ans. J’ai 8 ans, comme hier soir quand je boudais. J’ai 8 ans et je suis furieuse. J’ai 8 ans et je me sens abandonnée. Démerde toi. T’as fait une crise ? Ben gère. T’avais pris des notes pour le 31 ? Fais-en des papillotes parce que d’ici le 24, ça n’aura plus de sens. J’ai 8 ans et j’ai même pas envie de me pointer chez lui le 24, tiens. J’ai envie de lui dire qu’il n’est rien qu’un lâcheur. Ou alors j’ai envie de me pointer le 24 et faire ma mauvaise tête. Pas parler, l’obliger à poser des questions et faire les réponses les plus courtes possibles.

 » – Vous avez eu des épisodes de crises depuis notre dernier rendez-vous ?

– Oui.

– A oui ? Quand ?

– le 25. Janvier.

– Dans quelle circonstance.

– Le soir de mon rendez-vous chez la neuro.

– Mais encore ? »

Ou alors de faire la chieuse.

 » – Vous avez eu des épisodes de crises depuis notre dernier rendez-vous ?

– En 2 mois et demi comprenant la période de Noël qui est celle que je vis le moins bien de l’année comme vous le savez, l’obligation de voir ma sœur ce qui m’a systématiquement valu une crise depuis 3 ans, 8 semaines de boulot d’affilé à cheval sur 2 trimestres comprenant réunions, conseils de classes et le CA le plus important de l’année soit celui sur la DGH, le froid permanent et l’impossibilité de faire autant de sport que voulu à cause du temps qu’il fait, à votre avis, j’ai fait une crise ? »

Je suis en colère contre lui, je suis en colère contre moi parce que je pensais être dépendante à mes médocs mais je me prends en pleine face ce que je savais plus ou moins mais sans en avoir pleinement conscience : je suis dépendante de mon psy mais pour lui, je ne suis qu’une patiente.

Notes de bas de page :

On m’a déjà posé la question mais non, je n’envisage pas de changer de psy parce qu’en presque 3 ans c’est la 1ere fois qu’il me fait ce coup-là. Ce n’est pas facile de trouver un psy avec lequel on s’entend alors je ne vais pas changer sur un coup de tête.

Si je gère deux mois et demi sans lui, qu’est-ce que ça signifie par rapport à notre travail ?